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Photo du rédacteurJessica Spina

Syndromes prémenstruels et troubles dysphorique prémenstruel



Les troubles menstruels tels que le syndrome prémenstruel (SPM) et le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) sont des conditions qui affectent la santé mentale et physique des femmes en période de menstruation à des degrés divers. D’après de nombreuses études ces troubles peuvent être liés à des déséquilibres hormonaux et/ou neurotransmetteurs.

  • Le SPM se manifeste par une variété de symptômes physiques et émotionnels, tels que des douleurs abdominales, tension mammaire, rétention d’eau, des maux de tête, de la fatigue, de l'irritabilité, et de l'anxiété. Ces symptômes sont souvent liés aux fluctuations hormonales que traversent toutes les femmes. Pouvant être apaisés et régulés grâce à la phytothérapie, notamment avec des plantes comme le Gattilier, l'Ashwagandha, ou encore le Tulsi, entre autres plantes médicinales régulatrices hormonales, du système nerveux, anti-inflammatoire etc. Le syndrome prémenstruel n’a pas de définition fixe, on peut cependant le décrire comme un ensemble de symptômes physiologiques et psychiques comme les changements d’humeurs. Ces symptômes, surviennent dans la semaine qui précède l’arrivée des règles et disparaissent avec les menstruations. Cela affecterait 80% des femmes.

  • Le TDPM est une forme plus sévère de SPM qui affecte environ 3 à 8% des femmes en âge de procréer. Les symptômes surviennent durant la dernière semaine de la phase lutéale et s’améliorent considérablement dès le début de la phase folliculaire, généralement quand les règles surviennent. Les symptômes et caractéristiques comprennent une humeur dépressive, de l'anxiété, de la fragilité émotionnelle accrues ainsi que dans la gestion des émotions, de la dépression, de la colère, de l'irritabilité, des troubles du sommeil et des douleurs physiques ainsi que de la perte d’intérêt pour les activités quotidiennes.

Les femmes atteintes de dépression prémenstruelle peuvent présenter des anomalies dans la régulation de certains neurotransmetteurs, notamment la sérotonine, la dopamine et le GABA, d’ailleurs une étude menée en 2023 a révélé que les femmes souffrant de dépression prémenstruelle présentent une augmentation du transporteur de la sérotonine dans le cerveau. Nous savons que la sérotonine en tant que neurotransmetteur est impliquée dans la régulation de l'humeur, de l'appétit, le sommeil et l'anxiété. Les résultats ont donc montré que les femmes atteintes de DPM présentaient une augmentation significative de la fixation du transporteur de la sérotonine dans certaines régions du cerveau, ce qui indique une dysrégulation de la sa transmission . Et suggère que cette dysrégulation pourrait contribuer aux symptômes de la DPM, tels que l'irritabilité, l'anxiété, la dépression et la fatigue. Une autre étude publiée en 2012 suggère également que les femmes atteintes de TDPM avaient une plus grande activation dans certaines régions du cerveau, dont l'amygdale, pendant la phase lutéale par rapport à la phase folliculaire. Ce qui veut dire que les fluctuations hormonales pendant le cycle menstruel peuvent affecter l'activité cérébrale chez les femmes atteintes de TDPM : Dans cette étude, les chercheurs ont examiné l'activité cérébrale chez les femmes souffrant de trouble dysphorique prémenstruel et chez les femmes témoins pendant une tâche de réponse inhibitrice. Les participants ont subi une imagerie par résonance magnétique fonctionnelle pendant deux phases de leur cycle menstruel, en phase folliculaire et en phase lutéale. Dans l’étude du Dr Noton, les chercheurs ont aussi conclu que les effets des hormones sexuelles sur la structure et la fonction du cerveau féminin peuvent avoir des implications et des effets significatifs pour les troubles de l'humeur et les maladies neurologiques qui affectent les femmes de manière disproportionnée et qu'il est important de prendre en compte ces effets dans la recherche sur les maladies neurologiques et psychiatriques chez les femmes.

 

Solutions thérapeutiques : corps et esprit

Les traitements des troubles menstruels peuvent inclure des antidépresseurs, des traitements endocrinologiques, des régulateurs d'humeur,(incluant les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, les analgésiques et des contraceptifs hormonaux) des thérapies comportementales, psychothérapeutiques ainsi que des accompagnements en naturopathie que je préconise pour améliorer la qualité et l’hygiène de vie (Wurtman, JJ 1989), comprenant les changements alimentaires, les suppléments nutritionnels tels que les vitamines et les minéraux, la phytothérapie et les techniques de relaxation comme la sophrologie ou l’hypnose. La compréhension de son corps et de ses cycles menstruels grâce à une observation et un apprentissage de soi par la gestion de sa fertilité comme le préconisait le Dr Roëtzer contribue à une meilleure santé. Selon le Dr Bianchi-Demicheli du service de Gynécologie et Médecine de la Reproduction, au département de Gynécologie et Obstétrique de Genève, plusieurs thérapies et traitements sont envisageables et ont démontrés leurs résultats comme la pratique d’une activité physique qui a pour effet d'augmenter les taux de bêta-endorphines dans le sang et de moduler les concentrations de stéroïdes gonadiques. Les bêta-endorphines ont un effet modulateur sur la fonction hypophysaire antérieure en inhibant la libération de l'hormone lutéinisante (LH) via GnRH, ce qui peut modifier les caractéristiques du cycle menstruel. Les bêta-endorphines ayant un effet bénéfique sur l'humeur.

D’autres thérapies ont été proposées comme celle du Dr Noton, qui suggère que la stimulation électromagnétique transcrânienne, pouvant être utilisée pour réguler l'activité de l'onde delta chez les femmes atteintes du syndrome prémenstruel, ce qui pourrait améliorer leurs symptômes.


L’intégration d’un cycle psycho-biologique comme l’a étudié la psychanalyste et psychiatre américaine Therese Benedek, me semble intéressante car elle y décrit un cycle psychobiologique de la femme qui relie une dimension biologique à une dimension psychologique à travers la notion freudienne de pulsion, considérée comme une entité entre le soma et la psyché. Selon Benedek, le cycle menstruel est un processus dynamique qui comporte des phases périodiques d’intégration et de désintégration de la pulsion sexuelle, avec des corrélations entre le psychologique et le biologique. Selon cette théorie, la phase folliculaire se caractériserait par une tendance pulsionnelle active orientée vers l'objet sexuel, souhaitant aboutir à la jouissance. Au moment de l'ovulation, la pulsion sexuelle atteindrait son niveau le plus élevé d'intégration entre les tendances actives et passives. Au cours de la phase post-ovulatoire, les tendances passives-réceptives seraient intégrées progressivement avec le début de la production de progestérone Dans la phase progestative, avec la formation du corps jaune et les modifications de l'utérus, les tendances passives-réceptives et de rétention domineraient la vie émotionnelle, préparant ainsi la femme à une éventuelle maternité. Au cours de la phase prémenstruelle, les changements hormonaux s'accompagneraient d'un processus de désintégration de la pulsion psychosexuelle et de régression à la phase prégénitale. Chez certaines femmes prédisposées, un déficit relatif en hormones ovariennes serait à l'origine d'une augmentation de l'irritabilité du système nerveux central, pouvant conduire à un trouble appelé « névrose récurrente prémenstruelle ».


Cet article se veut informatif, et fait partie de mon mémoire "Neurobiologie et endocrinologie de la femme" de licence en psychologie. En tant que naturopathe formatrice en gestion naturelle de la fertilité et en autonomie menstruelle, je préconise les méthodes de soins naturelles en première intention ou en accompagnement de thérapie allopathique.


Jessica Spina


Bibliographie

Julia Sacher, Rachel G. Zsido, Claudia Barth, Franziska Zientek, Michael Rullmann. (2023). Increase in serotonin transporter binding in patients with premenstrual dysphoric disorder across the menstrual cycle: a case-control longitudinal neuroreceptor ligand PET imaging study“. Biological Psychiatry


Bannbers E, Gingnell M, Engman J, Morell A, Comasco E, Kask K, Garavan H, Wikström J, Sundström Poromaa I.(2012). The effect of premenstrual dysphoric disorder and menstrual cycle phase on brain activity during response inhibition. National Library of Medicine


Noton,D.,(2008). PMS, EEG, and Photic Stimulation. Journal of Neurotherapy: Investigations in

Neuromodulation, Neurofeedback and Applied,Neuroscience

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